Usure des sols
L’eau des pluies qui arrive sur la végétation est en partie interceptée par celle-ci, s’évapore et revient à l’atmosphère. Une autre partie arrive au sol, soit directement, soit après un écoulement sur la végétation. Dans le sol, une partie de l’eau est absorbée par les racines et revient à l’atmosphère par l’évaporation. L’eau qui n’est ni stockée dans le sol, ni captée par la végétation s’écoule vers les innombrables rivières. Les sols sont lessivés inlassablement par les pluies. Un hectare de forêt dense perd par an 1,4 kg de matières nutritives, dénudé, il en perd 30,8 tonnes. La luxuriance de la forêt amazonienne est une énigme. Elle repose sur un sol extrêmement pauvre, composé essentiellement de sable et d’argile. Pis encore, les sols amazoniens sont dépourvus des substances qui retiennent les matières nutritives. Les arbres tropicaux en grande densité protègent les sols d’une érosion définitive en retenant la terre par leurs réseaux racinaires et évitent le dessèchement de la forêt en maintenant une humidité élevée. Dépouillés de leur couverture forestière, les sols sont rapidement lessivés par les fortes averses, le vent et l’irradiation solaire. En Amazonie, beaucoup de sols sont riches en oxyde de fer et d’aluminium. S’ils se trouvent complètement exposés durant une période prolongée, ils se transforment en une substance dure, semblable à de la brique : la latérite. La latérisation des sols forme une croûte rouge et au bout de quelques années, la terre devient stérile.