Un grand tapis vert

Vu du ciel, la forêt tropicale semble un grand tapis vert courant jusqu’à l’horizon. Parfois quelques arbres se dégagent ça et là avec leurs faîtes en ombrelles et leurs feuillages d’un vert noirâtre, pareils à des stèles qui jalonnent de loin en loin ces étendues incommensurables. En apparence la végétation exubérante est d’une monotonie déconcertante et vertigineuse. Pourtant si l’on prend la peine de l’observer, on est rapidement frappé par sa grande diversité. Un hectare de forêt dense compte 200 à 400 espèces d’arbres contre une vingtaine en forêt tempérée. Cependant, l’importante concentration de végétaux dans un périmètre si réduit est caractérisée par la rareté des espèces. Il est souvent nécessaire de parcourir plusieurs hectares pour rencontrer 2 arbres de la même espèce. Cette diversité impressionnante se rencontre uniquement dans un type de forêt humide fortement arrosée, près de l’équateur.

Les forêts tropicales ne sont pas toutes des forêts pluviales. Elles varient de la forêt ombrophile, très humide, à la forêt tropophile, voire xérophile, adaptée à la sécheresse. Leur taille et leur composition sont alors très différentes.

C’est la pluie qui caractérise les forêts tropicales humides. Même si certaines sont plus sèches que d’autres, elles connaissent toutes de fortes précipitations.

Les forêts ombrophiles de plaines enregistrent la pluviométrie la plus importante avec des records dans certaines régions qui reçoivent annuellement 11.000 mm. Ce sont les massifs forestiers tropicaux les plus vastes. On les rencontre à une altitude relativement faible – jusqu’à 900 mètres – à l’exception des forêts d’Amazonie occidentale qui culminent à 1800 mètres.

Les bassins de l’Amazone et du Zaïre sont les deux plus importantes étendues de forêts ombrophiles de plaine qui persistent de nos jours alors que la plupart des forêts de plaine sont fragmentées ou subissent de fortes pressions de déforestation.

Une quarantaine de types de forêts ombrophiles de plaines a été distinguée par les botanistes. Ces derniers différencient tous ces écosystèmes en se fondant essentiellement sur la pluviométrie, la qualité du sol et son drainage. Chaque type de forêt héberge une biomasse composée d’une variété d’espèces unique. Nous savons à présent que c’est dans ces types de forêts que l’on rencontre la plus grande diversité d’arbres.

A la fin des saisons des pluies, les rivières débordent de leur lit et inondent de vastes zones de forêts. Dans leurs crues, les cours d’eau transportent une grande quantité de limon fertile qui se déposera lors de la décrue. Ces sédiments jouent un rôle important dans la fertilisation des sols pauvres en matières nutritives