tapirage

Certains groupes amérindiens du Brésil savent modifier la couleur naturelle des plumes. La transformation chromatique des pennes est le résultat de plusieurs procédés simples ou sophistiqués. La méthode de coloration artificielle des plumes blanches trempées dans une décoction de Bois du Brésil afin de les teindre en rouge est la plus répandue. Les plumassiers peuvent aussi changer le régime alimentaire des oiseaux ce qui provoque une décoloration du plumage.

La technique du tapirage pratiquée sur des oiseaux vivants est celle qui nécessite la plus importante maîtrise car elle fait appel à une excellente connaissance de la faune et de la flore locale. Elle consiste à plumer l’oiseau, surtout les perroquets et les aras et à irriter leur épiderme avec une mixture à base de diverses plantes. Les pennes vertes ou bleues se colorent en jaunes lors de la repousse.

Les Indiens Enawenê-Nawê pratiquent la technique du tapirage pour la confection des coiffes de cérémonie utilisées lors du rituel du Yãkwa. Ils capturent sur les bords des rivières une grenouille qu’ils crucifient à une armature en bois. Le dos du batracien est couvert d’un venin qui à l’aide d’un bâton est retiré puis mélangé dans un jus de rocou. Le bâton enduit de cette mixture est introduit à plusieurs reprises dans le fuseau des plumes rectrices préalablement arrachées. A la fin de l’opération, la queue du perroquet est complètement déplumée.

Lors de la repousse, les plumes qui étaient à l’origine vertes apparaissent après quelques semaines, jaunes avec des nuances vermillon.