Soleil et pluie




Le climat amazonien présente les caractéristiques typiques d’un climat équatorial : forte irradiation solaire, humidité de l’air importante, abondance des précipitations et températures élevées.
Les moyennes thermiques se situent aux environs de 26° et 27° et se maintiennent, de façon caractéristique, élevées tout au long de l’année. L’amplitude thermique annuelle est souvent inférieure à 3,5°. Il existe des exceptions pour les régions plus méridionales qui sont envahies, pendant de brèves périodes de l’année par des masses d’air froid venues de l’Antarctique. L’année est divisée en deux saisons : la saison des pluies et la saison sèche qui dure deux à cinq mois. Les variations saisonnières dépendent directement de la hauteur du soleil. Au-dessus de l’équateur, il est au zénith en mars et en septembre seulement, au nord jusqu’au tropique du Cancer d’avril à août et d’octobre à février au sud jusqu’au tropique du Capricorne. La saison des grandes précipitations correspond à celle où le soleil est le plus haut. La saison sèche intervient donc de novembre à février au nord de l’équateur. A l’inverse, les régions situées dans l’hémisphère sud sont moins arrosées de mai-juin à août-septembre. Ainsi, les variations d’inclinaison du soleil entraînent partout en Amazonie, même dans les régions proches de l’équateur, une nette baisse des précipitations durant des périodes plus ou moins courtes.
Les précipitations se caractérisent par des averses de courtes durée (½ à 2 heures en général) et par leur violence qui ont des effets importants sur l’érosion. Dans certaines régions la pluie tombe presque toujours à la même heure. A Belém, les gens ont coutume de fixer leur rendez-vous avant ou après la pluie. Les averses surviennent aussi à tout autre moment du jour et de la nuit. La moyenne des précipitations est de 2500 mm par an.
Lors d’une averse tropicale, la forêt absorbe tout le liquide dont elle a besoin, puis cette eau s’évapore des feuilles grâce au processus d’évapotranspiration et retourne au ciel au lever du jour en brume légère. C’est la même eau qui retombe sans cesse, d’arbre en nuage, de nuage en rivière. De la chaleur d’hier tombe les pluies d’aujourd’hui qui a leur tour s’évaporeront demain.
50 % de la pluie qui se déverse sur le bassin amazonien provient de l’océan. Les autres 50 % sont les conséquences de l’évapotranspiration de la forêt. 75 % de l’énergie solaire qui arrivent sur la terre servent en Amazonie à l’évaporation de l’eau et à la transpiration des plantes (l’eau est dégagée par les stomates ou les pores par lesquels respirent les feuilles).
L’énorme masse de nuages formée au-dessus de la forêt amazonienne joue un rôle primordial dans la répartition de la chaleur du soleil sur le globe grâce à un processus de réflectivité de l’énergie solaire : l’albédo. Dans cette partie du monde à forte nébulosité, on rencontre des zones de fort albédo, c’est-à-dire qu’une grande partie de la chaleur solaire non utilisée par la végétation est réfléchie et exportée de chaque côté de l’équateur jusqu’à des régions non tropicales. Si nous détruisons la forêt dense, nous perdons le bénéfice de l’albédo et interrompons l’évapotranspiration