Puits à carbone

Des radeaux de brume dérivent à la surface d’un océan végétal. C’est la vapeur d’eau qui s’évapore lentement de la forêt pour former un plafond nuageux. L’Amazonie semble respirer. C’est peut-être ce spectacle, tous les matins répété, qui nous a fait croire durant des décennies que la forêt amazonienne était le « poumon du monde ». En réalité l’oxygène que nous respirons est fabriqué par des milliards d’algues microscopiques.

En Amazonie, la forêt émet selon la saison et le moment de la journée du gaz carbonique en alternance avec de l’oxygène. En effet, une étude scientifique, menée conjointement par l’Institut Brésilien d’Etudes Spatiales (INPE) et la NASA, révèle que pendant la saison sèche pour préserver un taux d’humidité vital pour elle, la forêt cesse toute photosynthèse. Par conséquent, durant cette période de l’année elle rejette dans l’atmosphère d’importantes quantités de gaz carbonique. Par ailleurs, à cause de la décomposition de la matière organique du sous-bois, il se forme juste au-dessus d’elle un « trou » naturel dans la couche d’ozone qui disparaît à la fin des pluies d’été.

A la saison des pluies, tout rentre à nouveau dans l’ordre. La photosynthèse reprend ses droits et la forêt redevient grosse consommatrice de carbone. Un hectare de forêt dense absorbe 9,6 kilogrammes de gaz carbonique par jour.