Maladies et mort



Pour les Indiens la maladie et la mort naturelle n’existent pas. Elles sont les conséquences de l’intervention d’esprits et de démons qui s’emparent des âmes. Pour lutter contre ces actes maléfiques, l’Indien se doit de respecter certains interdits et tabous dans sa vie quotidienne.
L’intervention d’un esprit malsain peut se manifester par de la fièvre ou par la modification du comportement de la personne possédée. A la moindre alerte, les Zo’é se scarifient les jambes pour expulser les esprits qui auraient pris possession du corps.
La mort est effective lorsque l’âme a définitivement abandonné le corps du défunt pour rejoindre des lieux sacrés. Les Kayapo pensent que les esprits des morts vivent dans le village des défunts, organisé comme celui des vivants. La différence est que les esprits vivent la nuit. Ceci expliquerait la peur des Kayapo d’effectuer des sorties nocturnes en forêt.
Les esprits peuvent ressentir de la nostalgie et les Kayapo redoutent que l’esprit du défunt emporte un membre de sa famille. Pour éloigner les esprits, les parents d’une personne récemment décédée allument dans la maison de grands feux..
Les esprits craignent la fumée. Les femmes Kayapo se protègent en fumant en permanence dans les plantations et crachent dans toutes les directions avant de quitter les champs.
Certains esprits peuvent avoir une vie éphémère et d’autres, au contraire, sont éternels. Chez les Araweté l’âme des morts, à son arrivée au ciel, est dévorée par les dieux qui la ressuscitent et devient dès lors immortelle. Une fois parvenue au village des esprits ses difficultés prennent fin. Tout y est abondant et c’est la fête perpétuelle
Les rites funéraires sont différents selon les tribus. En général, les biens du défunt sont détruits. Quelques groupes (Yanomami) pratiquent l’endocannibalisme : il s’agit de donner au défunt une forme de sépulture secondaire. Après la décomposition des chairs, les ossements du mort sont incinérés puis broyés dans une calebasse. La poussière des os, mélangée à une boisson fermentée, est ensuite ingurgitée par les membres de la communauté.
Le défunt est enterré dans sa maison, dans son village ou dans la forêt. Les Kayapo enterrent le corps en position assise hors du cercle du village. Durant les premières semaines les parents déposent de la nourriture et des boissons à côté de la tombe car l’esprit ne trouve pas immédiatement le chemin qui mène au village des morts.
Parfois, l’enterrement est provisoire. Après quelques semaines, on ouvre la fosse pour en retirer les ossements qui sont alors déposés dans une urne ou dans un panier (Bororo).