La Guerre

La réputation guerrière de certains groupes, notamment ceux apparentés aux familles linguistiques Jê et Tupi-Guarani n’est ni usurpée ni surfaite. Leur histoire est une longue suite de conflits et de querelles intestines qui aboutissent toujours à des expéditions punitives ou à des séparations.

Les motifs d’hostilité sont multiples : accusations de sorcellerie, souvenirs de meurtres passés, craintes d’agression, recherche  de trophées.

La guerre peut faire partie intégrante de la vie sociale et, au lieu de détruire les structures elle contribue à les ordonner. Chez les Yanomami les relations pacifiques et l’agressivité sont l’une et l’autre l’expression de la structure sociale. Ils échangent les services, les dons, le gibier mais aussi les coups et les morts.

Lors des expéditions guerrières les enfants et les femmes sont généralement épargnés et incorporés au groupe victorieux. En revanche, les hommes sont abattus ou faits prisonniers. Il y a quelques décennies, ces derniers étaient, à plus ou moins long terme, tués et dévorés.  

Les meurtriers sont contraints de modifier leurs comportements. Ils doivent jeûner, cesser toute  activité  et parfois changer de nom.  Il peut même arriver que le meurtrier se substitue à sa victime. L’homme Araweté « meurt » en même temps que l’ennemi qu’il a tué. Son âme monte au ciel avec celle du mort. De retour au village, il passe cinq jours, sans rien manger et sans se laver. En infligeant à son corps un état de décomposition, le meurtrier désire « devenir-cadavre ».