La chasse

La chasse est le privilège des hommes. Cette activité collective ou individuelle est un moyen vital de ravitaillement et procure un grand prestige aux chasseurs les plus habiles.

Dès son plus jeune âge, un garçon doit être capable de confectionner un arc et des flèches ainsi que des hottes en feuilles de palmier pour le transport du gibier.

L’arsenal des flèches est adapté à chaque type de gibier. Les flèches sans empenne avec des pointes en forme de trident servent à attraper les poissons. Celles qui présentent des pointes en os ou en bambou sont réservées aux petits animaux et celles avec des pointes plus larges aux grandes proies. Il y a aussi des flèches assommoir utilisées pour la capture des oiseaux. L’extrémité pointue est dans ce cas remplacée par une coquille ou une boule de cire. Cette technique spécifique de chasse évite de tuer l’animal et d’abîmer ses plumes.

La chasse à la sarbacane est employée par les Amérindiens de l’ouest amazonien.  Le long tube cylindrique de 3 à 4 mètres permet d’atteindre des oiseaux ou des singes localisés dans la canopée. Les Indiens enduisent les pointes de flèches d’un poison : le curare. C’est un savant dosage de plusieurs espèces de lianes appartenant à deux espèces : les Strychnos et les Chondrodendron. Sa fabrication varie selon les régions. La préparation peut être complétée avec des serpents, des grenouilles, des fourmis, des chenilles urticantes, d’autres plantes, de salive et de sang menstruel. Cette potion est bouillie durant plusieurs jours.

Le poison injecté dans la circulation sanguine, agit au niveau de l’influx nerveux en bloquant sa transmission entre les cellules. Une proie empoisonnée par le curare reste comestible.

Pour les Indiens, le poison n’est pas seulement une arme de chasse, il est aussi le résultat d’une magie complexe entraînant une modification de comportement de celui qui l’a préparé et l’astreint à respecter des tabous afin d’en décupler son efficacité.

Le poison est également employé comme chez les Yanomami qui en enduisent la pointe des flèches pour chasser les singes.

La médecine moderne a profité des curares pour le traitement de la rage, du tétanos et comme adjuvant dans les produits anesthésiants.

Depuis l’arrivée des colonisateurs Européens, parfois un chien accompagne le chasseur dans ses expéditions.

Les Indiens utilisent également certaines stratégies : ils mettent le feu à la savane afin d’encercler le gibier ou de provoquer sa fuite ou encore, ils se camouflent derrière des paravents pour la chasse à l’affût.

De nombreux groupes amérindiens sont soumis à des tabous alimentaires très stricts. Généralement, un bon chasseur ne tue jamais plus de gibier que nécessaire sous peine d’offenser le maître de chaque espèce. L’esprit se vengerait et il rentrerait bredouille.

 

La pêche

La pêche est plus productive que la chasse.

Généralement, une petite rivière suffit pour se procurer du poisson. Le Indiens pêchent à l’arc, disposent des pièges et, depuis peu pêchent à l’hameçon.

Mais c’est la pêche au timbó qui offre le plus grand plaisir et le meilleur rendement. Elle est l’occasion de réunir hommes, femmes et enfants dans une même activité. Une partie des pêcheurs se positionne en amont de la rivière et écrase des lianes qui libèrent un suc toxique contenant des particules de saponine. Celles-ci pénètrent dans les ouies des poissons provoquant leur paralysie, sans toutefois affecter la qualité de leur chair.

Quelques tribus bâtissent des barrages en bois dans lesquels ils introduisent des nasses. Si la pêche est fructueuse et dépasse la consommation quotidienne, le surplus de poissons est boucané sur des claies en bois. Cette technique culinaire permet la conservation des aliments.