L’art du corps

Les sociétés tribales d’Amazonie, ignorant l’écriture, ont privilégié les peintures corporelles comme représentation de leurs pensées. Il n’y a pas un groupe qui néglige l’art du corps. Ils utilisent la peinture corporelle comme un système de communication hautement structuré qui indique le statut social d’un individu.

Les peintures sont réalisées à l’occasion de naissances, de cérémonies d’initiation, de rituels et de mariages et différent selon les sexes.

Les femmes Kayapo consacrent à cette activité cinq à six heures par jour. Elles dessinent sur leur corps, ou celui de leurs enfants, des motifs linéaires complexes représentant des animaux ou la nature et correspondant à une situation sociale précise. Elles savent les exécuter de mémoire et ce n’est que la répétition des décorations qui leur permet de maintenir le souvenir de ces dessins destinés à disparaître avec le temps.

Les personnes malades ou observant un deuil ne sont pas autorisées à se peindre.

Les peintures appliquées sur le corps sont tirées des fruits de la forêt ou des jardins. Les graines de rocou provenant d’un arbuste donnent la couleur rouge. On l’obtient en frottant les graines entre les mains.

Le noir, autre couleur préférée des Indiens, est le résultat d’une préparation plus délicate. Il provient du jus incolore du génipa mélangé avec du charbon de bois et de la salive. Cette teinture est presque invisible après application. Il faut parfois attendre le lendemain pour que les dessins apparaissent.

Certains groupes complètent la palette de couleurs avec du blanc tiré de l’argile. Il est employé uniquement lors des cérémonies.

Le rouge et le blanc partent au premier bain à la rivière alors que la couleur noire résiste une dizaine de jours.

Ces teintures végétales passées sur le corps dégagent une odeur nauséabonde et offrent ainsi, une protection efficace contre les piqûres de moustiques.